La formation professionnelle en langues fait l’objet de nombreuses idées reçues, particulièrement à l’ère de la digitalisation. L’une d’entre elles dit que les cours avec un formateur sont dépassés. Cette affirmation mérite d’être nuancée.
1. Le tout numérique : solution miracle ou piège ?
Il est souvent avancé que le numérique est la clé pour démocratiser l’apprentissage des langues dans le milieu professionnel. Certes, les outils numériques offrent une flexibilité incomparable, permettant un accès à distance et touchant un grand nombre de personnes à moindre coût. Toutefois, penser que le digital peut remplacer intégralement les cours avec un formateur est réducteur.
Les langues ne se limitent pas à des règles grammaticales ou à l’acquisition de vocabulaire. Elles impliquent des compétences communicatives, culturelles, et émotionnelles qui se développent souvent mieux dans des interactions réelles. Apprendre une langue nécessite de s’exposer à des situations concrètes de communication, que ce soit à travers des discussions avec un formateur ou des échanges avec d’autres apprenants. Ces interactions favorisent une acquisition plus intuitive et naturelle de la langue, un aspect qui peut parfois être perdu dans les formations purement digitales.
De plus, les plateformes numériques, aussi performantes soient elles, peuvent manquer de personnalisation. Chaque apprenant a des besoins, des rythmes et des méthodes d’apprentissage différents. Un accompagnement humain via un formateur est souvent indispensable pour guider, encourager et adapter l’apprentissage aux spécificités de chacun.
2. Le mythe de l’obsolescence des cours avec un formateur
Dire que des cours dispensés par un formateur est obsolète est une affirmation qui ne tient pas compte de la diversité des apprenants et des contextes professionnels.
Les cours avec un formateur, loin d’être dépassés, offrent des avantages significatifs. Ils permettent un apprentissage plus immersif, une correction immédiate des erreurs et un suivi personnalisé. Dans le cadre professionnel, ces cours peuvent s’adapter aux besoins spécifiques des collaborateurs, en se concentrant par exemple sur le vocabulaire sectoriel ou des situations professionnelles courantes.
Les cours avec un formateur favorisent également l’engagement des apprenants. La présence d’un formateur et d’autres participants crée un environnement motivant, où les échanges et les interactions renforcent l’apprentissage. Pour certains collaborateurs, la structure et le soutien qu’apportent ces cours sont essentiels, notamment pour ceux qui se sentent moins à l’aise avec les outils numériques.
3. La formation hybride : une solution équilibrée
Face à ces débats entre formation digitale et cours avec un formateur, une solution hybride semble être un choix plus équilibré et adapté aux besoins variés de la formation en langues. Combiner les avantages des outils numériques avec ceux des cours avec un formateur permettrait de répondre aux différentes attentes des apprenants.
Les plateformes en ligne peuvent être utiles pour réviser des notions, pratiquer la grammaire ou suivre des cours théoriques à son propre rythme. Cependant, ces outils devraient être complétés par des sessions avec un formateur, où les apprenants peuvent mettre en pratique ce qu’ils ont appris, interagir avec des locuteurs natifs ou des formateurs qualifiés, et recevoir des retours immédiats sur leur progression.
Ce modèle hybride permettrait également de répondre aux défis logistiques et budgétaires des entreprises, tout en garantissant une qualité de formation supérieure. En alternant les formats, les apprenants bénéficieraient à la fois de la flexibilité du digital et de la richesse des échanges en face à face.
4. Les enjeux culturels et contextuels
Enfin, il est important de rappeler que la formation en langues dans un contexte professionnel ne se limite pas à l’apprentissage pur de la langue. Elle inclut également une dimension culturelle, essentielle pour une communication efficace dans un environnement international. La compréhension des subtilités culturelles, des codes de communication, et des différences dans les styles de négociation, par exemple, sont des aspects importants de la maîtrise des langues à usage professionnel.
Les cours avec un formateur permettent souvent d’aborder ces aspects culturels de manière plus profonde et contextuelle. Les formateurs expérimentés peuvent partager des anecdotes, simuler des situations réelles et adapter leur enseignement aux réalités spécifiques des métiers de leurs apprenants. Le numérique, bien que performant sur l’aspect linguistique, peut avoir des limites lorsqu’il s’agit de transmettre ces subtilités culturelles.
La formation professionnelle en langues ne peut pas se réduire à un choix binaire entre le digital et les cours avec un formateur. Chaque approche a ses forces et ses limites, et c’est en combinant intelligemment ces méthodes que l’on peut offrir aux collaborateurs des formations véritablement adaptées à leurs besoins. Le numérique apporte une flexibilité bienvenue, mais il ne peut remplacer l’interaction humaine et l’accompagnement personnalisé, particulièrement dans l’apprentissage des langues, où la communication est au cœur de l’enjeu. Un modèle hybride, qui intègre les bénéfices des outils numériques tout en préservant l’importance des cours avec un formateur, semble être la voie la plus prometteuse pour une formation en langues à la fois efficace et humaine.